Nous ne sommes pas seuls !!!

Pour défendre la cause des parents de multiples, il y a en France presque une association par département… Presque, car dans le territoire de Belfort, par exemple, il n’y en a pas. Pas plus qu’en Nouvelle-Calédonie.

C’est d’ailleurs pour cela qu’une maman de jumeaux de Nouméa qui voulait absolument adhérer à une association Jumeaux-et-plus, a choisi la nôtre… Je ne sais si elle pourra nous envoyer un peu de soleil, mais nous, jurassiens et voisins du Jura, nous tenterons de lui faire partager notre bonheur d’être parents de Multiples..

 

Alors en guise de « Bienvenue », et parce que je trouvais intéressant de savoir comment ça se passe, là-bas sur son « caillou », je lui ai demandé d’écrire le premier témoignage de vie de cette rubrique.

 

 

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Je suis née en Nouvelle-Calédonie et le papa en Australie (mais a toujours vécu ici). Nous vivons à Nouméa, en plein dans le pacifique, et voici un petit bout de notre vie :

 

Cela fait maintenant 15 mois que nos enfants sont là.

Comme le dit notre faire-part, nous avons attendu 3 ans, avant d’avoir nos enfants.

Quand j’ai rencontré mon mari, il m’a tout de suite parlé de ses petits soucis. Nous avons pris un jour RDV chez ma gynéco, elle lui a fait faire des examens. Elle nous a ensuite orientés vers le biologiste du centre de PMA de Nouméa, il nous a tout très bien expliqué.

Pour faire cette 1^ère tentative de FIV je voulais me sentir prête, autant ma tête que mon corps. Nous avons fixé le début du traitement à décembre.

Entre le temps de cette préparation, j’ai perdu mon papa, un rude coup, qui je ne doute pas m’a donné la rage de pouvoir la vie donner à mon tour.

Nos 2 embryons ont été réimplantés le 20.01.2007.

Je n’ai pas voulu reprendre le travail, je voulais mettre toute les chances de mon coté, je suis donc arrêtée 2 semaines. Vers la fin de ces 2 semaines, j’ai très mal au ventre, on fonce voir la gynéco qui reste très confiante, je ne comprends pas trop pourquoi. Prise de sang le lendemain, qui est positive, on est fous de joie. Moi je suis pliée en deux, j’ai trop mal au ventre, après examen je fais une hyperstimulation, je suis arrêtée un mois, repos forcé.

Au vu de ma réaction physique et de ma prise de sang, on ne doute plus que les 2 loulous se sont accrochés, la 1^ère échographie le confirmera. Un mois plus tard je reprends le boulot, jusqu’à 5.5 mois, car je suis beaucoup trop fatiguée.

J’ai eu une grossesse superbe, sans souci hormis cette immense fatigue.

Nos 1ères réactions à l’annonce de jumeaux, la joie bien sûr, mais le papa panique très vite. Heureusement nous sommes bien entourés, famille, amis, équipe médicale, personne ne manque à l’appel pour nous rassurer.  Quand l’un de nous doutait, on remontait le moral de l’autre et cela tout au long de ces 8 mois. Nous avons pendant ce temps fait quelques travaux à la maison et préparé le nid douillet de nos poussins.

 

Côté médical, bien que ce centre de PMA soit récent, je suis très bien suivie, ma gynéco ne fais pas les accouchements, à 7 mois elle m’adresse à un de ses confrères, qui lui consulte dans la clinique où j’ai prévu d’accoucher.

A 36 SA, il me dit que l’on peut déclencher dans une semaine, les enfants sont assez gros et surtout moi je n’en peux plus. On prend RDV pour le jeudi, mais les loulous décident de pointer leur nez le lundi

matin, mise en place de la césarienne en urgence (Clara était en transverse). Tout s’est très bien passé, Nathan pèse 2.6 kg Clara 2.060.

Seul Nathan est resté quelques heures en couveuse, Clara buvait son 1^er biberon avec papa une heure plus tard.

Je suis restée une semaine à la clinique. Encore une fois, nous sommes tombés sur une équipe médicale vraiment super, qui nous a beaucoup soutenus, donné de nombreux conseils.

Le retour à la maison est rude. Nathan pleure beaucoup, on détecte un RGO.

Le papa prend un mois de congé. A sa reprise de boulot ma maman propose de m’aider. Je reconnais avoir beaucoup de chance.

 

J’ai gardé les enfants jusqu’à leur 5 mois. Puis reprise du travail. J’ai eu beaucoup de mal à les laisser, en plus ils étaient souvent malades. Nous avons longuement réfléchi avec le papa, et nous prenons la décision de les laisser à la maison, nous avons réussi à trouver une nounou en OR. Depuis leur 9 mois ils sont à la maison. Ils y sont heureux comme tout et poussent comme des champignons. Nous avons enfin trouvé notre rythme et c’est un vrai bonheur de les retrouver le soir après le boulot.

 

Coté aide, à Nouméa nous n’avons pas autant d’avantages qu’en France (pourtant nous sommes Français). Nous n’avons que les allocations familiales (environ 100 euros par mois et par enfant).Aucune aide si l’on prend du congé parental

Le congé de maternité est de 18 semaines pour une grossesse multiple.

Le congé de paternité est de 2 jours.

 

Pour le reste, la vie est plus ou moins identique qu’en France. Plus cher cependant car tout est importé et beaucoup moins de choix.

Mais nous avons encore la chance de vivre près des plages, dans un environnement calme et paisible. Nous essayons de donner le meilleur à nos enfants, en leur apprenant à respecter leur environnement pour qu’ils profitent de leur île aussi longtemps que nous.

 

Malgré les moments très difficiles, l’épuisement, les doutes, nous sommes heureux comme des fous d’avoir nos enfants, quel bonheur de les voir grandir et s’épanouir.

 

Chrystelle et Eric, joyeux parents de Clara et Nathan (nés en sept-2007)